C'est au silence qu'on reconnait les plus bavards d'entre nous.

Il est incomfortable, le silence. Il grince et fait mal. Des ongles rongés par l'angoisse sur un tableau vert d'éther...quand le vide grince, ce n'est plus le vide.

C'est un cri.

C'est aux paroles qu'on reconnait les moins bavards et c'est à la ponctuation qu'on reconnait les créateurs. C'est facile de mettre des mots un à la suite de l'autre, c'est une toute autre chose de connaitre la caresse d'une virgule, l'hésitation pondérée d'un point virgule, la rupture d'un point final.

Les mots, c'est une carcasse.
La ponctuation, c'est les tripes.

La différence entre:

Je t'aime...
Je t'aime,
Je t'aime.

On aime tous de façon différente.

Avec condition, avec ajouts.

Sans équivoque.

C'est au ciel bleu qu'on apprécie les jours de pluie.

C'est aux étés qu'on se remémore le mieux les printemps.
Aux hivers, les automnes.

Aux actions, leurs causes.
Aux conséquences, leurs motivations.

J'assume.
Ouais, on assume trop ou pas assez.

C'est aux extrêmes qu'on reconnaît l'équilibre.
Et l'équilibre, de nos jours, c'est extrême.

C'est tout dire...

C'est ça...
Pis c'est fini.